L'aménageur du futur vivra sur Mars

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A en croire Stephen Hawking, éminent astrophysicien britannique à roulettes, l’homme ne serait plus fait pour la Terre et aurait tout intérêt à chercher rapidement (disons, d’ici à deux cent ans) son avenir et sa survie plus loin, quelque part dans l’espace.

 

Depuis la fin des années 90 et la mode à l’eschatologie initiée par Paco Rabanne, l’être humain vit dans la crainte des stations spatiales et des calendriers sud-américains, sans même se douter que la fin n’arrivera en fait que par lui. Un problème de nature humaine plus que de styliste prophète donc, et qui fait dire à Hawking qu’une petite colonisation spatiale ne serait pas de trop pour nous préserver de notre propension à nous faire du mal et nous donner un maximum de chance de survie (…et un minimum aux espèces que nous pourrions éventuellement rencontrer sur notre chemin). Bref, pour éviter « de mettre tous nos œufs dans le même panier », il nous faudrait multiplier les « Terre » dans un Univers qui  paraît en être pour le moment quasiment dépourvu.

 

C’est cette évidence, celle qui nous fait saisir le fragile hasard de notre existence, qui a peut être conduit Jack Williamson à penser dés 1940 des moyens pour « fabriquer de la Terre » là où parfois, rien ne grandit ni ne vécu jamais. Désignés sous le terme de « terraforming » (ou terraformation), ces moyens s’inscrivent au sein d’un processus et d’une succession d’opérations nécessaires à la transformation d’une planète (tellurique de préférence) en une autre Terre : Une activité qui pourrait bien être celle de l’aménageur du futur, d’un futur faiseur de planètes bleues.

 

Première étape de notre voyage (dés les années 2020 selon, la NASA), Mars sera dans ce cadre, une planète test. Un astre cobaye sur lequel l’homme pourra, aidé de la technique et du « terraformateur », créer ou bien recréer dans le cas martien les conditions véritables de sa survie et de la pérennité de son espèce.  Si la terraformation martienne n’est pas une priorité, la NASA se limitant pour le moment à la planification de programmes d’exploration, à termes, la colonisation nécessitera donc la formation de professionnels, d’ingénieurs et d’aménageurs planétaires (on parlera d’ingénierie planétaire) capables de construire et de développer un système social, d’abord et avant tout urbain, dans un environnement nouveau, soumis à des forces et des cycles propres à la situation morphologique et orbitale de la planète.

 

Pour la NASA, la « formule » de la ville semble la plus appropriée dans un contexte d’autonomisation « rapide »  de la colonie. Aussi, dans un rapport de 1975 intitulé  Space Settlements: A Design Study, l’agence spatiale américaine estime qu’une population minimale de 100 000 individus, regroupée au sein d’un pôle urbain dense, est nécessaire pour créer les conditions d’une société viable et autonome vis-à-vis de la Terre. Dans ce même rapport, la NASA aborde la question de l’organisation et de la disposition des fonctions que pourrait recouvrir la future ville martienne. Compacte et hermétique à son environnement dans les premiers temps de son existence, elle devrait recueillir l’ensemble des fonctions qui fondent les dynamiques de la vie urbaine et les adapter au contexte martien, notamment à la faible gravité, à l’ensoleillement réduit (30 à 40% inférieur à celui que connaît notre planète) ou encore à l’excentricité orbitale (variations saisonnières importantes). 

 

Quel urbaniste, accessoirement aspirant urbaniste -inconditionnel des simulateurs urbains-, n'a jamais rêvé un jour de bâtir sa propre ville, de fabriquer un monde dont l'organisation et le fonctionnement ne serait finalement rien de plus qu'une prolongation de son propre intellect? Si certains -un peu architectes sur les bords- ont déjà réalisé leurs fantasmes urbains, les transformant parfois même en cauchemars bien réels, pour la plupart d'entre nous, sim city reste encore le meilleur moyen de rêver éveiller. Mais qu'on se le dise, dans cinquante ans à peine, et pour peu que la science cryogénique ait fait quelques progrès, il nous sera peut être possible de décharger nos frustrations d'urbaniste bridés -mais occidentaux- à l'exercice de la colonisation et de la "terraformation" martienne: Une solution peut être, à la réparation de nos erreurs terrestres à venir...

 

 

++ De terraformation:

Sur Monde Inconnu

Découvrir Mars terraformée avec Google Earth

Sur le Journal du Net

 

 

 

Illustration/ Mars terraformée de Daein

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